C’est la rentrée !
Ca y est c’est la rentrée, alors on tape une descente sur le periph avec Nonette et Bel Essai dans la vago toute fraîche de Tonton, fier capitaine qui mènent les 20 petits pères inscrits au premier match de la saison qui nous oppose au Elan Chevilly de Chevilly Larue un samedi matin ensoleillé de la fin septembre. Ça roule et après seulement une vingtaine de minutes, nous voici sur site. Après s’être trompé d’entrée en suivant notre instinct sportif et s’être fait rediriger depuis le spot où il y avait des cagettes de bonne graille et de jus de raisin à 13% en livraison nous découvrons un stade flambant neuf et sublime. Un stade au nom somptueux, héroïque, fantasmagorique résonnant dans le coeur de chaque rugbymen comme la promesse d’un état d’extase jouissif et magnifiquement mythique, un stade, le stade Christophe Dominici.
On longe le synthétique du terrain, en constatant qu’il est neuf, que l’amortie se fera sur du liège dissimulé sous les petits poils verts et soyeux en pvc puis nous pénétrons dans le vestiaire numéro 1. J’aperçois notre capitaine qui ne suit pas le mouvement préférant s’éclater une clope au bord du terrain avant d’entrer en lice dans le vestiaire. Je me dit alors qu’un mec qui s’allume le clopot comme ak de bon matin, béret vissé sur la tête et sac de sport nonchalamment tenu à bout de main sur l’épaule force le respect, le temps d’une seconde t’as le sentiment d’être mené au combat par le chanteur d’acdc et ça, ça fait plaisir. Je pénètre dans le vestiaire, quelques uns sont déjà là, Giac, Sami Regis, Oliv man (je suis le seul à l’appeler ainsi), déjà trop de Pauls, Nicky, un ou deux nouveaux dont un certain François fort sympathique que je ne connaissais pas et qui a comme seul défaut apparent d’être un ami de la moche, un garçon peu fréquentable pour ses tendances politiques modérées. Tout le monde fait des vannes sur le vestiaire qui fût le nôtre. En même temps nous sommes ni habitués au chauffage ni aux toilettes propres ou aux casiers propres et notre émerveillement est total lorsque nous découvrons un éclairage tamisé, un carrelage soyeux sous les pieds et ce vestiaire digne des plus grands stades, exceptionnel!!
10h30 Ché arrive dans le vestiaire, qui dit premier match de la saison dit premier match de son jubilé. La qualité du dernier arrivé lui donne l’avantage d’avoir quelques infos sur l’ennemi du jour “Ils sont à l’échauffement au bord du terrain, c’est gros” comme si on allait se chier dessus pour une bande de molosse sur qui il suffira de sauter dans les pieds pour les amener au sol mais il a raison, ce genre de remarque fout toujours sa petite dose d’adrénaline. Après un discours tout aussi court et concis que strict et passionnant de notre capitaine doyen du match, nous partons sur le terrain réchauffer nos petits corps endormies. Entrainement solidaire et groupé, mené par Ché qui ne porte plus d’atèle aux genoux et ça c’est cool. Séparation des avants et des arrières, répétitions de quelques touches et départs de mêlées catastrophiques c’est déjà l’heure du coup d’envoi. Quelques secondes avant celui-ci nicky à la bonne idée de me choper pour qu’on se chauffe les épaules en pratiquant une sorte de lutte greco romaine oubliée des statues de musée, un moment de sport inoubliable merci nicky. En place, l’arbitre est là, je le reconnais on l’a déjà eu au match aller contre les Old Blagues la saison dernière, un bon arbitre, sympa et ultra carré, mêlée simulées, coups de pied partout, pas de transformations.
En face, on a tout juste 16 adversaires taillés, grands et costaux dans leur maillot rouge qui sont plutôt là dans un esprit combatif à l’instar des petits pères qui semblent à peine sortis du lit. Personnellement, j’ai traîné mes jambes les 10 premières minutes, j’avais la volonté de courir, mais la flemme cérébrale du déplacement, j’ai même entendu notre 9 du jour confier qu’il avait la gerbe, celle de l’effort trop intense du matin, sur l’une des premières pénalités. Les vingts premières minutes servent à se renifler le cul et à réveiller les têtes et les muscles. Ça enchaîne les ruck et les grattages d’un côté comme de l’autre mais rien ne se passe jusqu’à ce que la brillante destinée des petits pères surgisse à nouveau et que dans un élan semblable à des salves d’artillerie napoléonienne le XV se hissent proche de la ligne d’embut adverse pour y planter un premier essai signé, j’en sais rien, je suis totalement aveugle sur un terrain, mais je listerais les héros du jour plus bas. Je suis tellement mirro qu’un moment j’ai confondu Oliv avec Paul sur le banc de touche. Si je n’ai pas vu le premier marqueur, tu me diras que c’est parce que j’étais pas dans l’action et t’as pas tord mais je te répondrais que le rôle de tout bon pilier qui se respecte est d’avoir la gueule dans l’herbe (en pvc) au fond d’un ruck à mordre des mollets jusqu’au sang enfin passons. Les petits pères trouvent leur rythme, et deux autres essais s’enchaînent jusqu’à la mi-temps au détriment de nos adversaires qui eux ont du mal à trouver leurs repères et se laissent de plus en plus facilement déborder entre des trous dans la défense, une désorganisation des avants et des ballons qui glissent trop des mains à l’arrière.
Mi-temps, équipe confiante, on reste dans notre jeu on continue comme ça, eau et orange pour tout le monde, calins bisous on y retourne. Le début de la deuxième période marque un le tournant du match. Après 2 minutes de jeu on leur plante un essai furtif style french flair sur un France Angleterre des six nations de 2023. J’avoue que nos adversaires ont un peu baissé les yeux sur celui-là, exaspérés par leur difficulté à se mettre en route. Le match continue on en replante un.. le 5ème si tu suis bien et il reste encore 25 minutes à jouer. J’entends nos adversaires se donner la bonne consigne de rester digne et de continuer à jouer avec hargne pour sauver l’honneur, “le match est perdu mais amusons nous et battons nous”. Stratégie qui finit évidemment par payer puisque bientôt ils viennent marquer leur premier essai du match après une lutte acharnée de quelques longues minutes entre les deux équipes dans la zone des 5 mètres qui m’aura permis d’exécuter mon plus beau placage depuis mon arrivée aux petits pères, personne ne l’a peut être remarqué, mais c’est la marque des grands de rester anonyme, et je peux vous dire que j’ai stoppé net un espèce de grand patou lancé qui était déterminé à nous la mettre c’était sans compter de croiser la route d’un Blaster ancré dans l’herbe en pvc dans ses nouveaux crampons tout blancs que prési Panda aime salir à l’entraînement. Un effort qui n’aura fait que retarder l’instant fatidique du ballon aplati dans notre en but. Très bel essai des Élans à la suite d’une mêlée à 5. La fatigue commence à se faire sentir chez nous. Après 3 nouveaux essais des PP, à la fatigue s’ajoute à une part d’orgueil qui nous fera encaisser un deuxième essai des Élans peu de temps avant le coup de sifflet final. Score 8 à 3 pour les PP’s.
Gloire à nous ! Gloire à notre capitaine ! Longue vie à notre coach ! Vive la moche et sa progéniture!!
Après quelques photos collectives et des accolades en tout genre, retour au vestiaire où du champagne, de la cocaïne et des dames nous attendent pendant que Lady Gaga pénètre sur la pelouse du stade Christophe Dominici pour y donner un concert d’après match. Le président Macron entre dans nos vestiaires pour nous féliciter mais nous le renvoyons à coup de pied dans les burnes. Le président de la FFR arrive avec un huissier de justice de tf1 pour nous donner à chacun un chèque d’un millions de dollars et la foule est en délire après cette victoire écrasante, non vraiment, super clean ces vestiaires.
Bien entendu, tout ce luxe et ce pèse ne sont pas du goût des PP et nous préférons aller festoyer gentiment avec nos adversaires dans leur petit réfectoire tout aussi beau que leurs vestiaires et échanger autour d’une bière, de pâté et de saucisson mais les conversations sont écourtées par le gardien qui naturellement voulait qu’on se casse.
A celà n’tienne, un petit cortège d’irréductibles constitué de Moustak, Captain tonton, Bel essai, Vanou et moi-même se met en route vers le café de la place à Montreuil onou nous débrieferons gaiement du match et de la politique intérieure béninoise autour de quelques verres de blanc, instant où je prendrais connaissance de la naissance de ma nièce Mahaut née dans la nuit et à qui nous dédierons ce match, cette première victoire de la saison ! Bienvenue au monde à Mahaut, ce monde dans lequel les PP en sont à leur 10ᵉ victoire consécutive ! Le stade Toulousain de la folklo diront certains, une équipe de potes soudée comme jamais et qui, sur le terrain, ne forme qu’un penseront d’autres.
Longue vie !
Votre dévoué, Joe Blaster.
ps: à court de joueurs, les élans ont eu Moustak dans leurs rangs pendant presque toute la seconde période. Une traîtrise de sa part ? Non, un esprit d’altruisme à toute épreuve allant même jusqu’à perdre à moitié la moitié d’un match pour soutenir des camarades qu’il ne connait même pas. Ça, c’est un homme de gauche.