Comment les Grands Chelems ne se perdent pas qu’à Twickenham.
Paris, Stade Suzanne Lenglen, samedi 15 mars 2025.
Rebonjour les coPPains, ça va toujours, depuis la semaine dernière ?
Je ne sais pas si je vous l’ai déjà dit, mais depuis le début de cette année sportive, on héberge dans notre antre de Louis Lumière la sympathique équipe du XV de la Garde Républicaine, en galère de stade pour leur première saison d’existence. On les a accueillis bien volontiers, parce que nous, on sait ce que c’est, que d’être sans stade fixe. Avant d’avoir notre chez nous bien à nous, on a été recueillis par des Archis, des Carcajous, et même des Treizistes. Bref, on les héberge.
Et des fois, ils sont un peu en galère d’effectif pour leur match. Alors ça nous arrive d’aller les renforcer. PPlusieurs d’en-nous l’avaient fait en début de saison, contre les Gugusses du RCP15. Et ça tombe bien, parce que devinez quoi ? c’est notre adversaire du jour.
Alors ceux qui ont joué ce match savent à quoi s’en tenir et sont confiants. Les autres ont posé des questions et sont confiants aussi. On les a briefés nos PPotos : ‘’ Ça va le faire, les gars. Les Gugusses, c’est une bonne équipe, jeune, joueuse, charnière pénible, mais rien qui ne soit pas à notre portée. Si on prend les choses par le bon bout, qu’on joue notre jeu, … ça va le faire, je vous dis’’.
Heureuse surprise avant le match. Un glorieux ancien, talonneur de son état, j’ai nommé Yvo, est là pour nous encourager. On a même profité de sa présence dans le vestiaire pour lui faire remettre les maillots. Il est beau, ce petit bout de Transmission, si chère à Boubouche. C’est d’ailleurs la journée du talonnage, puisque Boubou et Greg sont là aussi.
Voilà pour le contexte. Je passe sur l’échauffement, rien à signaler, on fait comme d’habitude. Place au jeu.
J’ai perdu le toss, alors on va jouer la première mi-temps avec le vent dans le nez. Et on donne le coup d’envoi. On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps. Les Gugusses du jour, ils n’ont rien à voir avec les Gugusses du début d’année. C’est beaucoup plus consistant qu’il y a 4 mois. Ça joue bien, c’est mobile, ça tape fort, ça court vite. Le premier quart d’année, ça va. On réussit à mettre la main sur le ballon, et c’est tant mieux. On sent bien que si on le leur laisse trop, le ballon, il va falloir s’employer pour le récupérer. Et même si ça s’envoie en défense, ils marquent logiquement les premiers. Ce n’est pas encore l’heure de laisser la place au doute. On réplique du tac au tac. On joue chez eux malgré le vent et on égalise grâce à Auguste, au soutien de Régis qui a fait la différence sur son aile, bien mis sur orbite par toute sa ligne de gazelles au diapason des gros qui ont fait le job niveau conservation.
Malheur ! on a marqué. Il va nous falloir retourner dans notre camp à la faveur du coup d’envoi. Et on va y passer un sacré bon moment. Pour les dix minutes qui suivent, tout commence par un jeu au pied d’occupation des Gugusses qui trouvent une touche autour de nos 22 mètres. Et c’est parti : Toto dévie la touche, et Rémi tape en touche de toutes ses forces pour trouver une touche autour de nos 22 mètres. Puis Toto dévie la touche, et Rémi tape en touche de toutes ses forces pour trouver une touche autour de nos 22 mètres. Et puis …. Et puis … Je caricature, ils en prennent une de temps en temps, mais la défense tient bon, on récupère des ballons, … et puis Rémi tape en touche de toutes ses forces pour trouver une touche autour de nos 22 mètres.
Entre temps, Joe, je crois, c’est sacrifié pour empêcher un gros qui avait passé la ligne d’aplatir. Mais si finit par craquer deux fois coup sur coup. D’abord on se laisse surprendre par un départ au ras suite à un ballon porté, puis sur une attaque des trois-quarts que Boubou, juge de touche, aurait pu interrompre, mais il est honnête, le con. Plus un petit dernier pour la route à quelques secondes du repos. La pause arrive à point pour le faire, le point.
Le moment pour moi de vous raconter l’instant suspendu de la première mi-temps. Il faut savoir que l’arbitre est le même que samedi dernier, et qu’on sait très bien qu’il est tatillon sur les placages hauts et sur la ligne de hors-jeu autour des regroupements. Alors on a décidé d’y faire gaffe et on fait comme à la télé : le plus près du ruck lève la main pour donner la ligne. Ça marche plus bien, jusqu’à cet instant magique : à 5 mètres de notre en-but, consommation minimale dans le regroupement et une parfaite ligne, sauf un gus, un bon mètre cinquante devant tout le monde, les bras tendus, qui attend l’ennemi de pieds fermes sous les hurlements de ses coéquipiers et les avertissements de l’arbitre. Mais rien n’y fait, il ne bronche pas, c’est la guerre, on ne cède pas un pouce de terrain. Et bim, Pénalité !!! et le fautif que-je-ne-nommerais-pas-ici-je-ne-suis-pas-une-balance-mais-on-l’a-tous-reconnu-à-sa-moustache, fair-play, s’auto-sanctionne et sort du terrain. Sous les yeux ahuris de l’arbitre ‘’OK, grosse faute, mais je ne t’ai pas mis de carton jaune, tu peux revenir’’, qu’il lui lance … Le bougre est juste occis, il préfère rester dehors.
Bon, reprenons. Ça fait donc 4 à 1 à la pause. C’est dur. Mais on reste optimiste, parce que même s’ils font moult remplacements (c’est la mode dans le rugby moderne, ils avaient mis 7 avants sur le banc, les gus, plus 4 trois-quarts !), on va avoir le vent dans le dos, on va occuper le terrain, on va être patients et on va marquer, c’est sûr et certain.
Le début de la seconde mi-temps nous donne raison. On occupe, on conserve et on marque rapidement. Auguste joue vite une pénalité à 5 mètres et est repris à un mètre de l’en-but. PaulNord joue le petit côté avec N’Alex qui va marquer sans opposition, en marchant. C’est son truc, à N’Alex, la marche. Lui, il appelle ça le sens du placement. Le kop exulte. Sauf Yvo, qui n’a rien vu de l’essai parce qu’il était en train de dormir. C’est son truc, à Yvo, la sieste en plein match. Lui, il appelle ça de la récupération.
On y croit, mais nos espoirs sont vite douchés. 5 à 2 à l’heure de jeu, qui arrive avec son cortège de fatigue et d’approximations. Les touches, c’est moins fluide. Dur de revenir au score avec une conquête cafouilleuse. Achille y parvient. Il se l’est pelé, son essai, en position d’ailier, après avoir cassé plusieurs placages. 15 minutes à jouer et deux essais à marquer. On y croive. Mais pas longtemps. 6 à 3, putain. L’arbitre leur refuse leur 7ième essai parce que ça s’est chamaillé aux bords d’un regroupement. A la place, mêlée pour eux. Sur laquelle ils décident de nous châtier et essaient de marquer en force, à grand coup de gros mecs lancés. 1, 2, …, 6, 7 fois. La ligne est franchie, mais le ballon n’est pas aplati. Gio et Che étaient dessous. Un gros, un trois quart, c’est beau.
C’est terminé. 7 à 3 au final, ils ont fini par passer la ligne une dernière fois.
C’est un peu lourd, compte-tenu de l’investissement, mais telle est la dure loi du sport.
Va falloir travailler la touche et le placage.
Bières, PPizzas et victoire de la France contre l’Ecosse pour se consoler. Une belle soirée, au final.
A bientôt PPour de PProchaines aventures.
PPanda