C’est par un samedi matin pluvieux, sur un terrain s’annonçant boueux et dans des contrées éloignées et dont nous ne savions si elles seraient hostiles, qu’eut lieu la rencontre contre les Apaches.

Allait on devoir céder au syndrôme du méchant en se prenant pour des généraux Custer prêts à honteusement exterminer
de valeureux guerriers dans leur plein droit?

Non, nous allions jouer au stade Roger Couderc à Saint-Ouen l’aumône dans un jour froid et pluvieux d’hiver, affiche dont le libellé laissait plutôt présager un combat se situant dans un univers rugbystique à l’ancienne.
Et, en effet, dans ce match que beaucoup voyaient comme une revanche du tournoi des 10 ans petits periens, il allait s’agir de contenir des assauts d’avants.

Coup d’envoi donné par les Apaches et les premiers défis furent de suite rugueux et les en-avants nombreux.
Durant les 20 premières minutes les petits pères subissent les coups de butoirs des avants apaches, sans céder mais en s’emoussant tout de même.

Beaucoup de combat dans le milieu de terrain sans une équipe arrivant à prendre le pas sur l’autre.
Des départs systématiques en 3ème ligne ne parvinrent pas à destabiliser les apaches, mais plus nos 3/4, commencant à se plaindre très tôt du manque de ballons et des glaçons qui leurs poussaient sur les doigts.

C’est sur une pénalité vite jouée à 30m de l’en but Apache que vint la solution. Pointant en bout de ligne, Lomu renouait avec les matchs des petits pères et faisait redémarrer son compteur d’essais.

Les petits pères commencent alors à dominer mais sans toutefois briller, dû à l’acharnement défensif des apaches, qui ne faiblira pas tout au long de la partie, et à un manque de construction certain dans le jeu. Les deux raisons étant sans doute liées…

C’est alors que les apaches choisissent de riposter en enchaînant avec leurs avants sur des pick and go et des percussions que les petits pères ne surent contenir longtemps.
Usée, la défense cède et les Apaches viennent égaliser de façon méritée, les petits pères n’ayant pas su poser ni analyser leur jeu et profiter de l’avantage acquis.

La partie est alors équilibrée. Et c’est le moment où ça commence à parler côté petits pères, chose qu’on ne voyait plus ces derniers temps. Le doute s’installe donc et 1 ou 2 échauffourées montrent la tension et le manque de tranquilité de l’équipe.

Va t’on céder à cette pression et laisser filer ainsi un match à notre portée?

Capitaine Tramber (qui n’est pas de notre galaxie) nous recadre alors et du mieux apparait. Enfin du mieux, on ferme nos gueules quoi, c’est déjà pas si mal.

Pour le jeu, on est loin du rugby champagne et c’est un match de saison, avec une conquête bien partagée en touche.

Les petits pères se font beaucoup pénaliser au sein des regroupements et rucks, tendance qui à tendance à se répeter ces temps-ci…Atttention, ça fait une tendance au carré, va falloir y regarder de plus près.

Autre belle faute intervenant à ce moment là: l’Apache connu sous le nom de Léo le lanceur de frigo part de ses 22 et vient percuter Derrick puis Bertrand, soit ce qui se fait de plus costaud de par chez nous, pour les transformer en bête à 2 dos. Rony voyant alors fondre sur lui cette division blindée décide de procéder à une prise libanaise inconnue de nous: saut de carpe et les 2 bras en cravate sur le cou de son adversaire, seul point faible trouvé dans l’urgence par notre pilier. Mais geste que réprouve la convention de genêve, la convetion des droits de l’homme et l’amicale de la pétanque de Nogent le Retrou. Incompréhension de Léo le lanceur de frigo et de Rony aussi qui voulut de suite s’infliger de sortir n’ayant pas la souplesse pour s’en coller une. Don’t acte, on retiendra le côté BD après Fifi au VDQS.

Dans le jeu, ce n’est toujours pas derrière que ça se joue, il semble pourtant y avoir la place du côté petits pères, Ben et Mugne arrivant à naviguer régulièrement au sein des 3/4 adverses et Ximun les usant de ses percussions répétées.

Mais le jeu des avants apaches empêche toujours les petits pères d’acquérir stabilité et lucidité, y compris à cause de l’énergie de Karine, squaw évoulant à plusieurs postes au cours du match (centre, 3ème ligne, 9) avec toujours la même activité débordante, ne laissant pas le loisir aux petits pères de se poser la question de son ménagement… Il fallait se protéger et notre ligne avec!

Et ces bougres d’apaches continuent à nous user devant. Sur une situation rappelant leur 1er essai, ils viennent échouer à quelques mètres de notre ligne.

Et c’est là qu’a lieu, sans doute, le tournant d’un match relativement équilibré jusqu’alors.

Récupération de balle, lancement de Ben sur qui un plaquage est raté et la Bénasse parcourt tout le terrain, poursuivi avec la rage du désespoir par un O’Bevan en cannes.

Mais Ben va jusqu’au bout: 2-1 et un coup sur la cafetière pour les Apaches.

La mi-temps pouvait arrriver.

Par la suite, ce fût un match plus à sens-unique, les petits pères campant quasiment toute la mi-temps dans le camp adverse. Touches et déblayages leur permettant de garder la main sur le ballon, sans toutefois toujours trop savoir qu’en faire.

Les Apaches conservent leur défense acharnée dans leur 5m, et un dernier plaquage net et 1 en-avant dans l’en-but, et 1 autre provoqué à 2 mètres de la ligne, et voici au moins 3 occasions d’essai franches non concrétisées par les PP.
La solution passa alors par le ballon porté, à 8 à la fois, ce qui semblait plus sûr pour aller au bout.

C’est ainsi qu’un troisième puis un quatrième essai vinrent concrétiser une domination territoriale et de possession des petits pères. Greg puis Olivier et Fred (oui, tous les 2 en même temps, le ballon s’en souvient encore) déposaient, poussés par le collectif, le ballon en terre promise et le match pouvait maintenant se terminer tranquillement, les Apaches tentant une ou 2 incursions pour réduire le score et les petits pères pour l’alourdir.

Coup de sifflet final de l’arbitre, qui, la raison pour laquelle je n’en ai point encore parlé, était justement qu’il était très bon et sût très bien gérer le match dans son ensemble.

Ce furent ensuite les libations organisées par O’Bevan qui purent se dérouler. Saluons au passage son travail sur ce match, où il a tout géré pour les 2 équipes du début à la fin.

Allez, O’bi (c’est son surnom de surnom dans l’intimité), tu as été un très valeureux guerrier et tu t’es montré un grand organisateur: Le conseil de guerre va, je pense, t’exonérer de punition pour ta traitrise d’un jour qui au final aura été un cadeau pour tous.