« C’est beau, mais c’est loin ». Cette petite ritournelle a accompagné les premiers Petits Pères arrivés ce vendredi soir au stade de Conflans (Claude Fichot si je ne me trompe pas). Pour affronter les banlieusards égyptiens, il fallait en effet franchir la première épreuve, celle des bouchons et de la sortie de Paris. A l’heure prévue, seuls quinze Petits Pères étaient sur place, guettant de l’oeil des momies impatientes d’en découdre. Le choix des
15 joueurs étaient certes faciles à faire, mais à quel poste les mettre ? Le valeureux président Thierry a réglé une partie des problèmes en acceptant de postuler en 8, un poste à la hauteur de sa condition physique irréprochable.
Nous avions à peine fini de nous compter quand les Ramsès XV aplatissaient leur premier ballon dans notre en-but. Arrivés sur le parking au moment du coup d’envoi, les retardataires n’avaient même pas eu le temps de sortir les
sacs du coffre. En ralliant les vestiaires au pas de course, ils ont pu voir des Petits Pères volontaires mais quelque peu surpris par cette entame. Face à eux se trouvait un pack solide, avec un ou deux gaillards proches du double-mètre, et d’étonnants trois-quarts camouflés. Mention spéciale au centre adverse qui s’était peint les cheveux en blanc et avait enfilé un numéro 2 pour nous embrouiller. Ballon en main, l’homme n’avait rien d’un
talon et nous a momifié sur la première accélération.
Heureusement, les visiteurs n’étaient pas venus si loin pour faire du tourisme. Pas d’énervement, le mot d’ordre collectif est ‘don’t Caire, on va revenir’. Emmenés par les cris d’un numéro 8 énervé qui demandait à ce qu’on
lui laisse le ‘plus gros’ sur chaque pénalité jouée à la main par les adversaires, les Petits Pères et s’accrochent et montrent à leur tour du jeu. La conquête s’améliore grâce à un Poussin qui vole allégrement en touche dans le camp adverse, et suite à un bon ballon, quelques regroupements et plusieurs percussions, le ballon arrive dans les mains d’un Simon très en jambes qui statufie les défenseurs d’en face. Un partout, les Petits Pères ont su revenir rapidement dans le coup. Titi obtient lui enfin
sa récompense : un grand pharaon vient le défier balle en main. Il est renvoyé fissa à son sarcophage. Malheureusement, le président surentraîné perd aussi une cuisse sur l’action et n’a plus qu’à aller compter ses
bandelettes sur la touche pour le reste du match, laissant sa place à Tramber. Un autre retardataire, Mugne, vient lui aussi d’arriver sur le pré et prend en mains l’organisation du jeu. Tout se simplifie pour les PP qui comptent sur des trois-quarts très en jambes, à l’image de Ben qui trouve l’
ouverture juste avant la mi-temps.
Le retour sur le terrain en deuxième période est pourtant compliqué. Nos adversaires n’ont pas dit leur dernier mot. Ils parviennent même à marquer par deux fois et à revenir à hauteur, 3 essais partout. Une bonne défense et un bon travail des avants sur les ballons portés offrent peu à peu aux PP un meilleur contrôle du jeu. L’excellent arbitrage d’un jeune préposé siffleur permet des libérations propres et les visiteurs finissent par clairement prendre dessus. Les PP inscrivent quatre essais en tout dans cette deuxième
mi-temps, signés Simon (again), Mugne, O’Bevan et Tramber. L’intenable troisième-ligne a heureusement réussi à inscrire le sien, histoire de gonfler ses stats personnelles et de faire la fierté des avants quelque peu
éclipsés sur cette rencontre par une très bonne ligne d’arrières. En poussant la vanne et les jeux de mot vaseux déjà largement présents dans ce texte, on pourrait même parler des héros-glyphes du jour !!
Grâce à cette belle victoire (6-3) et quelques bières ingurgitées au club house local, le moral était au beau fixe lors de la 3e mi-temps. Après avoir mis la pression sur l’adversaire, Thierry leur apprenait à la brancher et à
la servir. Fifi cherchait lui le moyen de s’acheter des genoux plus pratiques, pliables dans les deux sens, vu que l’un d’entre eux a eu la mauvaise idée de se trouver en porte-à-faux pendant le match. L’homme a cependant des ressources, comme il l’a prouvé ensuite à la Petite Porte où une bonne partie des vainqueurs du soir se sont ensuite déplacés. Une soirée lesbienne les attendait, ce qui a calmé pas mal d’ardeurs. Même Ronny a cette fois renoncé à parler sphynx-ter. Regroupés sur le trottoir, ils ont
gentiment devisé et jugé les pirouettes de quelques clients bien avancés.
Thierry n’avait définitivement pas fini sa soirée, et devait désormais s’occuper d’un nouvel adversaire à qui il ne pouvait malheureusement pas réserver le même traitement. Un coup de cloche et tout le monde s’est éparpillé. C’était l’heure d’aller au Nil..
Les marqueurs : Simon (2), Ben (1), Mugne (1), Tramber (1), O’Bevan (1)