Le Tournoi Jérôme Cunin :
16 équipes réparties en 4 poules, tous les niveaux représentés, des Tortues Lièvremont, un groupe de copains qui commencent le rugby et qui a dû encaisser 25 essais en 3 matches de 2×7 minutes, aux clubs comme Vincennes et Clamart, en passant par les folklos comme les Océans, les Rugby Q (une équipe à jouer à XV l’année prochaine), les
assoiffés (des véritables boys scout tout frais), les malgaches (arrivés en retard, tout juste sept et repartis sans une seule victoire sauf contre les filles de Vincennes en match de gala).
Beaucoup sont venues avec des effectifs assez renforcés et des intentions diverses. La performance des PP vient justement d’être venu dans le but de s’amuser et de jouer chaque match à fond.
Premier gros coup dès le premier match contre Clamart, plutôt favoris de la poule 4, qui devait jouer la gagne du tournoi, aidé largement par l’arbitre.
Mauvais esprit opposé à une belle vista des Petits
Pères, en défense comme en attaque : prises d’intervalles, soutien, application… Les Clamartouzes et leurs gros gabarits n’ont pas beaucoup touché le ballon, se sont énervés et sont retournés sous la tribune la tête basse. Jubilation chez nous. 3 essais à 2, nous avons toujours mené. Une bonne chose d’avoir entamé ce tournoi un peu tard
(vers midi) et contre une grosse équipe.
La chance a aussi voulu que nous ayons occupé le même demi-terrain en herbe tout le tournoi avant la demi-finale, contrairement à d’autres équipes ayant évolué sur un terrain annexe en synthétique.
Nous enchainons d’ailleurs 10 minutes après avec les Rugby Q et leur effectif pléthorique.
Un tout autre match, toujours devant au score malgré de bonne frayeurs, toujours la même vista mais encore plus
d’abnégation en défense, les Q ayant compris en fin de première période qu’ils avaient droit de faire des cocottes, surtout contre une équipe de notre gabarit.
Plusieurs fois dans le match les PP était au bord de la rupture, sauvant des essais par un dernier gros geste défensif ou mettant leurs 7 petits corps de gazelles en
opposition dans les mauls.
Jusqu’au dernier moment même, puisque l’arbitre sifflera la fin du match sur un regroupement repoussé en touche. Explosion et gros soulagement. 3 essais à 2.
Avec 2 victoires, nous sommes qualifié. On a fait l’essentiel
Il se passera une petite demi-heure avant de rencontrer les Tortues et peut-être 30 secondes pour marquer le premier essais. Les PP assurent sans trop forcer, Daniel passe presque à tous les coups au centre, le compteur s’affole, je vais chercher une bière pour le sympathique arbitre et ses chaussettes roses, je reviens 11 essais
plus tard et au coup de sifflet final.
La suite est l’illustration même de ce que nous redoutons dans les tournois : la pause déjeuner. Même s’il est temps pour les PP de faire une pause et se sustenter diététiquement à base de pain et de saucisses, mayo, ketchup ou moutarde au choix, de boire une canette
de jus de fruit (les gars ont été sérieux, sans doute l’expérience), ce moment va être long. Peut-être 1 heure et demi, l’organisation ayant programmé des matches de barrages pour les mal classés et un match inutile mais sans doute promotionnel entre les filles de Vincennes et un mix Vrais Faux Malgaches.
Suffisamment de temps pour commencer à ressentir de bonnes crampasses, de faire retomber la motivation malgré la perspective d’un quart de finale.
Nous apprenons que les Q, classés 3e de notre poule mais qualifiés en barrage seront nos adversaires. Petit étonnement car nous sommes devenus des compétiteurs, une vraie équipe de winners qui a obtenu avec brio sa qualif, elle, et petite déception aussi de ne pas se frotter à une autre équipe. Nous acceptons ce sort mais les organisateurs s’aperçoivent que l’opposition a déjà eu lieu et change
le destin des PP par un coup de typex sur la table de marque. Nous rencontrerons les Assoiffés.
Il est temps de remettre la machine en route pour repartir au turbin. Les jeunes boy-scouts ayant disputé un match de barrage pendant la pause ressemblent à ce moment aux PP : pas super frais, peu nombreux et quasiment le même maillot.
Bizarrement, eux se sont fait chambrer toute la matinée par les gars de Vincennes dans les tribunes, « Allez les Portougaiches », Vanou aurait apprécié.
Un tirage au sort nous fera jouer avec le maillot retourné, nous serons « les blancs ». Ce quart ne ressemble en rien aux matches d’avant la pause fatidique, même si Che est arrivé entretemps en renfort. Pas le même engagement, les même cannes, pas la même vigilance. On déroule quand même, toujours devant au score, se faisant prendre en contre par deux fois pour finir à 4 essais à deux sans trop de frayeurs. Une équipe intéressante tout de même, à inscrire pour la saison prochaine dans la catégorie « jeunes qui
courent et qui mouftent pas trop ».
Un peu déçus de notre prestation mais conscients d’être entamés physiquement. Surtout, on est en demi-finale.
Pour certains, il est temps et mérité d’aller se chercher un petite mousse ou griller quelques clopes, d’autant que là encore, il nous faut poirauter trois bons quarts d’heure avant la demi. Nous suivons d’un œil distrait le quart entre les Catalans de Paris et Box Ernest (?).
Eux nous ont en revanche bien étudié en tribune lors de notre quart, jusqu’à, comme l’a dit Mugne, mettre un contrat sur Daniel, gros esprit de gagne…
Quelques bières et étirements plus tard, les PP rejoignent cette fois l’autre moitié de terrain, le n°1.
A ce propos, quelques minutes plus tôt, les Catalans nous ont demandé si nous voulions disputer la demi sur grand terrain, « c’est comme vous voulez » qu’ils disent. On n’a
pas voulu…
On ne peut pas se tromper, L’USCAP est un genre de clone du club préféré de Zgueg, sans Perceval le bien gaulé mais avec un vrai avatar de Michel Koniek dans le physique et la bêtise sur le terrain (mais qui s’avéra aussi jovial et bon danseur).
Le ton est donné dès le coup d’envoi : un peu comme les rasoirs Bic à 3 lames, leur botteur ajuste Ximun (qu’il a pris pour Daniel alors que celui-ci porte des bas couleur Or et saigne tout le temps), la deuxième fine lame arrache Ximun du sol le centième de seconde après reception du ballon, la troisième profite du KO de Ximun pour récupérer le ballon et planter le premier essai.
Le tout en moins de 20 secondes. On croit alors à un nouvel affrontement Catalogne-Pays basque tant l’engagement suivant (les équipe qui marquent font la remise en jeu) est un remake du premier, à ceci près que le poil blond est situé un peu plus loin à la réception et lance de façon rageuse et peut-être inconsciente une charge contre ses agresseurs.
Les catalans pointeront une deuxième fois peu de temps après, profitant d’une entame timide et impressionnée des PP.
Sans doute vexés et décidés à jouer le tout pour le tout, les Lie de vin – Vert bouteille auront la bonne idée d’aller un peu jouer chez l’adversaire en tapant un grand coup de pied depuis leur ligne d’en-but, provoquant une petite panique chez les Catalans qui joueront cette fois en reculant.
La balle reviendra finalement aux PP pour une belle
offensive vers l’aile de Simon (je crois). 2-1. La partie devient équilibrée, les PP oublient les bobos, Ximun retrouve sensiblement la mémoire, Jérôme sa fronde, ça défend et déblaie partout.
Nous obtenons même des pénalités. Malgré cela, les Catalans finissent par breaker à nouveau sur une attaque classique à l’aile. Les PP ne veulent rien lâcher en deuxième mi-temps, contiennent bien les bleus qui commettent même quelques actes d’anti-jeu, jusqu’à une belle action faite de passes après contacts, de soutiens, d’un avantage de
pénalité laissé par l’arbitre suite à une belle obstruction d’un Catalan, qui aboutira au deuxième essai PP.
L’espoir renait, nos rouges sont très concentrés mais sur la touche, nous explosons, en rajoutant pour bien énerver le kop sudiste… Espoir de courte durée car sur notre engagement, une sorte de TGV Perpignan-Paris récupère
la balle, fait un détour par Bordeaux en évitant tous les plaquages et file vers le nord en laissant les passagers cloués sur place.
4-2, il reste peu de temps avant que l’arbitre ne siffle la fin du match, du tournoi pour nous, car nous ne disputerons pas de match pour la 3e place contre les Océans défaits par Vincennes et c’est tant mieux.
Place à la douche, aux bières fraiches et à la finale USCAP-Vincennes, sur grand terrain tronqué des 22 et des 5 mètres. Sans regret pour nous, pas le même niveau ni le même esprit, seul bémol à ce super tournoi même si on peut admirer quelques belles prestations individuelles.
Un spécial Big Up à Rony pour avoir tenu tout le tournoi et de fort belle manière. Contre le TGV, tu pouvais vraiment rien faire….