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Sud-Ouest en parle!

A Plaisance du Gers, les Petits Pères ont découvert une nouvelle géographie.
Dans ce village de 1200 habitants, on ne leur a plus parlé de Sud ou d’Ouest. Certains ont même rapidement perdu le Nord. Pour les gars de la capitale, les points cardinaux ont été remplacés par quatre directions essentielles :

– vers la bodega des Esbouhats,
– vers l’hôtel,
– vers le bar tenu par Belette,
– ou vers le stade.

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Entre deux points, jamais plus de 5 minutes à pied. La ville a été conçue pour limiter les temps de déplacements. A condition bien sur de faire à chaque fois une escale au bar ou à la bodega.

Certains locaux n’ont pourtant reculé devant rien pour essayer de nous faire perdre nos repères.
Nous venions à peine de partir de l’aéroport de Pau que Michel, notre aimable chauffeur, nous faisait faire trois fois le tour du premier rond-point.
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Pendant l’heure de trajet, il a égrené des noms de spécialités indigestes pour tenter de retourner l’estomac de ses passagers. Il a finalement failli réussir au moment où il expliquait les relations de famille entre les différents chiens de la meute avec laquelle il chasse le renard. « Cette chienne, c’est à la fois la mère et la tante du mâle qui vient de remplir sa sœur ». Elhadi, tout vert, tentait de s’accrocher à l’arrière. La campagne semblait d’un coup bien sauvage…

Heureusement, Michel a également su défendre haut les couleurs du club local dont le nom semble déteindre sur ceux qui en portent, ou en ont porté, le maillot. L’US Plaisantine ! Quelques rafales de jeu de mots nous ont convaincus : l’homme avait du vécu et ne comptait rien lâcher. Et il nous a permis de faire quelques découvertes sémantiques essentielles : à Plaisance, on ne dit pas slip mais ‘zlip’.

Dans le registre des professeurs de langues, Jean-Jacques a aussi fort bien tenu son rôle.
Il fait partie de la cohorte de présidents des Esbouhats et s’occupe de leur remplir la panse chaque vendredi après l’entraînement. Et pour nous accueillir, il s’est surpassé, avec notamment une avalanche de magrets pour plus de 70 personnes samedi soir après le match.
Entre deux services, il a pris le temps de nous initier à quelques subtilités du parler local. Une phrase surnage : ‘Garde-te-le, tu vas l’avoir de manque’.
Ça marche notamment pour le morceau de pain à peine entamé avant l’arrivée d’un énorme plateau de fromages.

Pour faire descendre toutes ces victuailles, un peu de liquide s’imposait.
Là encore, Plaisance a tout prévu : cinq minutes de voiture suffisent pour aller de la bodega à la cave. Les Esbouhats avaient d’ailleurs tout prévu pour amener les Petits Pères découvrir les installations et goûter quelques crus blancs et rouges.
Le rendez-vous avait été fixé vers 17h, à une soixantaine de minutes du coup d’envoi. Le coup était presque parfait. Car les PP ont prudemment pris le chemin de l’hôtel après le déjeuner de samedi qui avait déjà été précédé d’un apéro copieux. Au fil du temps, les verres sentaient de plus en plus le traquenard. A l’heure dite, seule une poignée de PP valides faisaient un saut à la cave et sautaient l’étape dégustation.
Un blessé s’était cependant glissé dans le groupe et a profité de la générosité de nos hôtes en compagnie de Jean-Luc, président de l’union viticole locale. Et ce dernier a finalement dû aussi rapidement mettre les bouts car il devait rejoindre le terrain. Dix minutes plus tard, il troquait le bonnet pour un casque de talon à l’ancienne et enfilait le maillot des Esbouhats.

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Les « essoufflés » ont vu sortir des vestiaires une joyeuse bande Petits Pères moustachus. Pas question cependant de passer pour le gang de potiches. A peine les amabilités et échanges de cadeaux passés (Tramber le graphiste a encore frappé), les PP se lançaient…. dans une féroce bataille en trois temps. L’obscurité tombante et quelques abus de spiritueux ne me permettent pas de faire un compte rendu précis des trois mi-temps.
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Les PP ont souvent mené au score, sauf à 15mn de la fin du match! Menés alors 3-2 ils ont su revenir au score puis repasser devant. Face à des anciens bien organisés, ils ont réussi à récupérer de bons ballons d’attaque et ont multiplié les vagues offensives. Ils tentaient aussi de contrer une terrible flèche, Lilian, le fils de Michel, un avion âgé de 21 ans qui a marqué deux ou trois fois. Chez les PP, Lulu, Maurin, Mugne et Lomu sont allés en terre promise.
Au final, un essai sépare les deux équipes et les PP ont pu célébrer une plaisante victoire (4 essais à 3).

Les heures qui suivirent furent festives, à des degrés divers selon les convives. Les PP se sont lancés un nouveau défi, celui de vider la bombonne d’armagnac. Juan a pris les choses en main en troquant les verres à digestif contre des gobelets de 25 cl. Quelques heures plus tard, le contrat était rempli. Étrangement, certains PP délaissaient en fin de soirée les breuvages locaux comme le Saint-Mont pour se tourner vers des vins de l’hémisphère Sud. Yvo l’œnologue tenait absolument à leur faire découvrir la puissance des saveurs australiennes et tous les parfums qui se cachent derrière.

Comme on ne plaisante pas non plus avec le dimanche dans le Gers, les activités n’ont pas manqué le lendemain. Visite de palombière, blanquette de veau, matchs de H Cup…
Un beau planning pour arriver à 15h30 et pouvoir revenir au stade. A l’affiche, le match entre l’US Plaisantine et Gondrin.
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Les PP ont quadrillé le terrain, en se répartissant entre les gradins, la main courante, la buvette,… Quelques mamies locales ont tenté une approche en nous expliquant que les gars du cru sont certes vaillants mais pas très grands. Et elles proposaient du coup aux grands Petits Pères de s’installer dans le coin. « J’ai de la place à la maison », nous a confié l’une d’entre elles.
Juste à côté, une jeune joueuse de rugby s’égosillait pour expliquer à l’entraîneur de l’équipe visiteuse qu’elle avait réussi à décoder la touche de Plaisance. « C’est rouge premier sauteur, vert pour le deuxième ».
Une belle après-midi de rugby qui a vu l’équipe locale s’imposer. Une nouvelle troisième mi-temps pointait son nez. Cette fois, les PP ne pouvaient pas en être. Il leur restait tout juste le temps de remercier leurs hôtes pour cet accueil exceptionnel et le grand ordonnateur de ce weekend, Maurin.
L’ostrogoth a fait très fort avec un ce programme somptueux. Pas de doute, on est tous prêt à redevenir de Petits Plaisantins l’espace d’un weekend.

Olivier