Hier soir, le livre de l’année 2009 des Petits Pères s’est refermé sur une belle page d’enluminures, même si un épilogue sportif reste à écrire contre l’équipe des EPO le 21. Alors même s’il reste un choc entre le bœuf et l’âne, hier soir, on a bouffé du p’tit Jésus.
Et d’autres joyeusetés.
Mais pas de taureaux, c’est caoutchouteux.

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On avait choisi comme lieu de réjouissance le 48° 51′ 44 » de latitude nord et 2° 21′ 3 » de longitude est, ou plus précisément pour Damien et ceux qui n’ont pas une boussole dans le nez ou un sextan dans le slip, le 88 rue Richelieu, au restaurant « Chez Richard ».

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’un Noël des Petits Pères, ça se savoure pendant, parfois ça se déguste après en cas de reflux gastrique, mais toujours, toujours, ça se délecte aussi avant. Dans les idées, dans les envies, dans l’émulation, dans l’organisation. Et dans les mails. Oui, les mails par brouette de 100 sont à une soirée Petits Pères sans organisateur ce qu’un anulingus est à une sodomie sans vaseline. Un passage obligé. Mais agréable. (Nous ne débattrons pas ce point plus avant, faut qu’il reste des sujets de conversations vierges au prochain carré VIP).

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Cette année, les premiers échanges de mails eurent pour thème : faut-il mieux organiser le Noël des PP dans une salle de 20 places, obscure et sans fenêtre, et de s’y rassasier d’une tranche de jambon froid où bien faut-il profiter de l’occasion qui nous est offerte d’avoir un restaurant « à nous » avec un triptyque de menus au choix, à savoir raclette, fondue savoyarde ou viande trop cuite à l’huile. Une fois la raison l’ayant emporté, il reste à gérer l’organisation collégiale et jusqu’au dernier moment, ce fut un suspens hitchkoquien.. non, Hitchkockien,… euh, Hitchcokien… Enfin, digne du club des 5.
La raison : Derrick qui au dernier moment annonce qu’il ne pourra être présent, (Ah ? bon), enfin, ni lui, ni le rétro-projecteur attendu (Ah ? ARRRGGGHHH ). Alors je ne sais pas ce qu’il a fait avec sont projo, j’imagine qu’il s’est assis dessus pour voir s’il pouvait ainsi projeter des films en ouvrant la bouche, mais en tout cas, de projo, que nenni. Et nous sommes à H – 8 de l’heure cruciale !!!
(comme quoi y’a du suspense dans Derrick …)

Branle-bas de combat à tout les étages… Poussin, casaque fleurie et toque sans poils, prend la tête mais par la faute d’une ampoule qui a coulé une bielle, il est écarté pour faute technique . Dans la confusion, c’est Elhadi, casaque moulante et toque à la Starsky qui attaque à la corde et devient le leader, avec une stratégie osée qui est sensé l’amener jusqu’au ciel. Enfin, jusqu’au plafond d’où il doit démonter son rétro-projecteur. Mais la dans la derrière ligne droite, alors que Franck B et sa casaque de touriste ont déjà abandonné, voilà Doud qui attaque à l’extérieur, qui crie à Elhadi, « accroche au projo, j’enlève l’échelle » et passe la ligne d’arrivée en tête avec l’appareil de son boulot sous le bras.

– ça s’est joué à un cheveu ! hurla Poussin !
– Ah non, y’avait au moins un doigt !! lui rétorqua Doud.

Au fait, « pourquoi un projo ? » doivent se demander ceux qui n’ont pas pu assister à ce qui ce présente comme une orgie. Non, ce n’est pas pour diffuser la dernière sextape de La Mugne au pays du géant Vert. C’est pour diffuser le dernier épisode du film des Petits Pères à Madagascar tourné par Elodie Et Roméo. Nous avons déjà vibré devant les deux premiers épisodes et il semble que tout le monde soit impatient de connaitre la fin. C’est étrange parce que la fin, en gros, on la connait. On y était.

Mais trêve de tergiversations, les 19 heures résonnent au carillon de l’église et au grelot de Oui-Oui et la foule petitpérienne commence à s’agglutiner autour du bar d’où le Petit Chablis est extrait à un rythme de stakhanoviste. Parallèlement, on s’embrasse pour se réchauffer, on s’embrasse pour se dire qu’on s’aime, on s’embrasse parce que c’est noël et que tout est amour. Surtout le Petit Cablis. On accueille aussi les Petites Mères que l’on voit pour la première fois et comme nous sommes tous des gentlemen, on reste cordial et l’on picore des cubes de fromage et des cahouettes, mais pas de calzone à l’horizon…
L’heure déambule mais toujours dans le même sens et un fois Doud arrivé, on installe écran et vidéo-projecteur, on s’installe soi-même comme on peut devant l’écran magique et la projection peut commencer. Les étoiles brillent dans les yeux, les souvenirs font le grand huit dans la tête, les zygomatiques s’ébrouent bruyamment jusqu’au mot fin et le rire général sur la maxime, que dis-je la maxime, la philosophie de vie de notre talonneur-penseur Rico : « L’amour, ça rend aveugle. Pas la boisson ».

A peine l’apéro de 2 heures est-il achevé que c’est l’heure de…l’apéro ! Celui offert par la maison, cette fois-ci et sensé nous faire patienter sagement le temps que les tables soient garnis de victuailles et donc que pendant ce laps de temps, nous sachions nous regrouper par orientation culinaire. Ah, les drames du quotidien quand dans un couple, Monsieur veut une fondue savoyarde et Madame veut une bourguignonne. Alors Monsieur diplomatise : Ce n’est pas grave, ma chérie, nous pouvons nous séparer une heure… Madame rétorque : une heure ça va, mais une heure à discuter de la tactique comparatif des Blacks avec ou sans Carter, ça me gonfle les ovaires, moi !
Bref, on s’arrange tant bien que mal… Sauf Amina qui voulait une Bourguignonne mais que la Mugne a obligé à rester à sa table ! D’ailleurs, quand la serveuse, au demeurant chaleureuse comme un meuble Jacob Delafon, s’approcha d’elle en lui demandant : Vous, c’est savoyarde ? La Mugne coupa : Non, elle c’est enceinte. La classe, le mâle protecteur dans toute sa splendeur…

Bref, ensuite, pendant une heure, on bouffe. Comme un ogre en ce qui me concerne. La fondue savoyarde était tip-top. Et pantagruélique. Juste avant, c’était l’intermède publicitaire. Numéro 5 a encore fait le tapin pour refourguer son bouquin que tout le monde a déjà lu 3 fois et Elodie, la reine de la soirée, a fait la promotion du film de Mada qu’elle se propose de mettre sous la forme d’un DVD moyennant la modique somme de 10€, au profit d’une œuvre humanitaire. Après le Téléthon, voilà le Elodiehathon…

Mais, tandis que minuit se rapproche, que le métro va bientôt se transformer en citrouille et certains Petits Pères en outre pleine, la cérémonie des cadeaux peut débuter, avec aux manettes un duo d’hôtesses de charme, à savoir Roméo et Greg. Bon, avec le double quintal pour notre paire d’hôtesses, on ne risque pas de concurrencer le concours de Miss France mais question chaleur humaine, ils dégagent une température à faire bander Haroun Tazieff.
Et question cadeaux, nous fûmes gâtés ! Du plus beau, un tableau montage de Greg avec les photos de Mada, au plus sensuel, une paire de menottes en fourrure, en passant par le plus incongru, une boite pour brosse à dents, jusqu’au plus utile, un lot de gants en latex. Sans oublier le magnifique bonnet de Oui-Oui (à grelot, s’il vous plait !) qui a échu par le plus grand hasard sur la tête de Jérôme.

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Finalement, alors qu’un premier wagon est parti en métro (logique), le reste de la troupe s’installe encore plus près du bar et les commandes pleuvent. C’est que la cuisine au fromage, ça donne soif ! Alors on se désaltère au Cognac, à l’Armagnac, au Get, à la poire (pas à lavement)… Et on recommence car avec le réchauffement climatique, il ne faudrait pas risquer la déshydratation.

Voilà, il est déjà 2 heures et la soirée s’achève. Nous sommes tous plus lourds des beaux souvenirs emmagasinés. Et des 5000 calories ingurgitées. Ballet de taxis pour emporter les derniers combattants, avec la mine déconfite de l’un d’eux quand Greg demande s’il peut prendre 4 personnes. Le pauvre gars dit oui et voit monter dans sa charrette Greg, Romeo, Tramber et GrosFred, puis part en faisant une roue arrière sous les étincelles du fond de caisse écrasé sur le bitume. C’est la féérie de Noël !!!
De mon côté, je rentre tranquillement avec Juan qui essaiera d’expliquer au taxi qui n’avait rien demandé ou se trouvait Nation….

Joyeux Noël à tous.

N°5