Les valeurs fondamentales du Rugueuby furent une fois de plus à l’honneur ce lundi soir sur ce magnifique stade en plastique de Saint-Ouen dont la pelouse avait été fraîchement tondue.
A toutes ces valeurs comme la hargne, l’engagement, le sens du collectif et du devoir, l’abnégation mais aussi le plaisir de jouer, la franche camaraderie et l’amitié entre les peuples, même basques, on peut ajouter : la bonne foi.
En effet, contrairement au joueur de pétanque, le rugbyman incarne une honnêteté intellectuelle sans faille qu’on ne peut guère prendre en défaut : le rugbyman ne pinaille pas, le rugbyman, il appelle un chat et un chat, et une bonne tôle, une bonne tôle ! On ne chipote pas les gars !

Combien le score ? On va pas chipoter alors d’accord on le dit et on en parle plus : 11 essais à 2.

Bon et alors ? C’est pas ça qu’est intéressant… on ne va pas commencer à chipoter non ?
Parce que si on enlève tous les essais qu’on se prend un peu bêtassement sur des contres et celui où on est gentiment en train de discuter le bout de gras avec l’arbitre à propos d’une pénalité pendant qu’une bande de dératés se met à courir sauvagement, tout ça pour aller aplatir un ballon derrière notre ligne parce qu’ils avaient pas bien vu comment c’était joli à l’essai d’avant… Eh ben en toute honnêteté, ça nous ramène le score à du 6 essais à 2, ça. Et si quelqu’un appelle ça une tôle, eh ben ce quelqu’un on peut l’appeler malhonnête alors !!!

La vérité : c’est qu’on n’a pas mal joué, mais que nos PEER’z’amis ont un peu plus mieux pas mal joué que nous.
Notez que si on s’est pris des contres, c’est qu’on avait des ballons et c’est vrai qu’on en avait car vu du devant, les PP n’ont pas été spécialement dominés, ça a bataillé ferme et courtois, parfois un peu plus ferme que courtois, mais l’arbitrage fluide mais courtois mais ferme également a su détendre la contestation engagée sur le thème : a-t-on le droit d’étrangler un plus grand que soi ? qui faisait suite au débat : est-il légitime de pourrir le jeu dans les regroupements ?
Merci Monsieur l’arbitre !

On avait des ballons donc et même des moments dominateurs, la vie de ma mère parole, d’ailleurs on marque pas des essais le cul dans un rocking-chair.
1er essai PP : alors que sous une pression phénoménale de l’ensemble des PP, acculés défensivement les PEER jouent à la passe à 10 dans leur embut, la Mugne croyant voir passer un bock de bière basque, se saisit du ballon et le pose par terre en râlant constatant de visu que ce n’est pas une chopine : ESSAI ! A ce moment là il y 3 essais à 1.

Malgré cette remontée honorable, les PEER continuent de courir dans tous les sens et c’est au large qu’ils nous font le plus mal, avec du surnombre, des redoublements, du cadrage et du débordement, assortis de quelques crochets.
Ça va vite et même si il y avait manifestement quelques failles dans notre rideau défensif, les PP en charge du dossier « comment arrêter une bande de couillons pas maladroits qui courent comme des malades en se faisant des passes de 15 mètres? » font un boulot non négligeable qui mérite quelques encouragements.

Le match se poursuit avec l’idée que certes on s’en prend beaucoup mais il y a des choses plus graves dans la vie et que surtout il est possible de retourner marquer!
C’est donc sans démoralisation que les PP réengagent régulièrement (ben oui 11 essais…) et remontent au score avec un second essai suite à une domination territoriale terrrrrrribleu qui permet un démarrage vers les 22 des PEER, dans le trou entre les trois-quarts et les gros adverses, ça doit avoir un nom ce trou là non ?, aplati par Arnaud dont on a pas encore le surblaze bien identifié.
L’autre truc pas bien identifié c’est l’ordre des essais des PEER, mais bon on va pas chipoter : ils ont gagné !

Le match se termine sans incident majeur, si ce n’est, en sortie d’un regroupement, une sorte de chistera de 20m du talonneur des PP qui atterrit dans les bras de l’ailier adverse suite à une glissade dudit talonneur bien décidé à écrire à la mairie de Saint-Ouen pour protester contre la dangereuse présence de flaque d’huile sur le terrain.

Après tout ça : douche, maison basque, bières. Bises à tous et à bientôt car les PEER veulent bien rejouer avec nous, ce qui prouve, pour les gens de mauvaise foi qui doutaient qu’on n’a pas si mal joué!