Deux mi-temps ça paraît normal pour un match ? Oui, mais deux matchs en chacun une mi-temps ?
Bon on ne va pas dissocier les loosers de la première mi-temps, des winners de la seconde puisqu’au final les PP au complet perdent le match mais on peut constater que la physionomie d’une rencontre peut changer du tout au tout selon le niveau intellectuel du pack : en effet si un match se gagne souvent devant et se perd souvent derrière, le contraire est aussi vrai… et pour les gens que ce genre de phrases laissent un peu perplexe rajoutons encore qu’un match peut se gagner devant et se perdre devant, ou se gagner derrière et se perdre derrière… mais bon ne nous égarons pas et revenons au jeu.

L’équipe précolombienne des PP a joué la première mi-temps, son pack composé d’intellectuels au corps d’athlètes, développant un jeu viril mais parfois trop courtois s’est fait chahuté devant…
Ainsi dominé, le jeu a tourné à l’avantage des Implacables, qui ont pu envoyer leur trois-quarts jouer au large et flanquer la panique dans notre rideau défensif.

Si le courage et l’abnégation sont des qualités défensives chez les PP les jours de beaux temps, le surnombre est une qualité mathématique qui en rugby finit souvent par payer. Or pas maladroits, et plutôt rapides les Implacables ont su créer les surnombres suffisants pour aller porter le ballon dans l’en-but des PP à deux reprises.
Rien à dire ils dominaient devant et ils marquèrent derrière.

Cependant sur la touche, le reste des PP notamment le pack de la seconde mi-temps observait avec attention le jeu décryptant déjà avec cette précision et cette qualité dans l’analyse technique, si habituelle dans nos rangs, les phases de jeu qui se déroulaient sous nos yeux. La conclusion était évidente : il allait falloir enlever les moufles (voir se retirer les doigts du cul) devant si on voulait infléchir un peu le cours de cette rencontre rugbystique.

Lorsque les trompettes sonnèrent la mi-temps, que les maillots changèrent de dos,les consignes pour l’équipe furent vite données.
On met la tête et on rentre dedans si on veut éviter la branlée complète. Par une chance extraordinaire, cette consigne correspondait assez bien au morphotype intellectuel du second pack… (Pas de nom, c’est le collectif qui compte).

Et c’est ainsi qu’au coup d’envoi de la deuxième mi-temps, le pack des PP composé de corps d’athlètes décérébrés assoiffés de sang, développant un jeu viril et nettement moins courtois, s’élança comme une meute de loups enragés à la conquête du ballon, semant la terreur et l’épouvante dans les rangs de l’adversaire.
Et c’est ainsi donc que la physionomie du match changea soudainement ! Les impacts profitèrent aux PP, les Implacables perdirent des ballons et leur jeu au large en fut nettement contrarié. Le match s’équilibra mais les PP poussèrent leur avantage devant, poussant l’adversaire à la faute.
Le n°17 des Implacables couché par terre, agrippé au ballon sous un ruck, échappa de justesse à l’égorgement grâce au sifflet de l’arbitre. C’était paraît-il son premier match ! Soit, soit… Un peu de pédagogie lui aurait pourtant appris beaucoup…

Malmenés devant les Implacables reculèrent jusqu’à leur embut, et les PP remontèrent le score à deux essais à un. Malheureusement même les bonnes choses ont une fin et malgré quelques belles occasions d’égaliser, la mi-temps s’acheva, sur ce score favorable aux Implacables et qui appelle évidemment à un match retour.