Piccoli padri vs squadra milanese

Samedi 27 mai, le grand retour des PP sur le circuit folklo international, l’aube d’une nouvelle ère ? le grand relai d’une génération à la suivante ? Peut-être un jour un plat de pasta portera-t-il le nom de ces valeurs ? Tant d’incertitudes jusqu’au coup d’envoi …

Dans leur vestiaire, les PP sont concentrés, la tension monte, on se frictionne, on se chausse, on jauge son partenaire, le président parle « c’est un match pour gagner le droit de se regarder en face ». Personne ne bronche, les milanais sont déjà sur le pré, les PP eux, ont atterri 2 jours avant ! Fort de leurs escapades touristiques, tout en décontraction, forts d’une hygiène irréprochable, les piccoli padri – comme on les appelle en transalpinie – entre sur le terrain. L’échauffe efface rapidement le long chemin du métro au stade, l’arbitre rappelle les règles du jour au capitano, le kop se sert une bière et nous y sommes !

Coup d’envoi, le ton est donné, les rucks seront gourmands, coquins et un véritable lieu déchanges culturels que seul le régional de l’étape pourra traduire. Les PP tirent leur épingle du jeu, ou leur deuxième gonfle du tas et les trois quart récitent, ça fixe, ça décale et notre Regis rappelle qu’il est le plus rapide et plante un essai en coin. L’arbitre explique alors au capitano qu’aujourd’hui on transforme les essai, sans doute surpris, sans tee, Théo banane péniblement le ballon à gauche des perches. 5-0.

Renvoi long des rouges, les PP sont acculés mais propres dans leur camp, fixent patiemment puis l’étincelle qui vient d’une paire de centre impeccables ! Une première percée et notre 10 montre que quand on l’a prévenu il sait caresser la gonfle et adresse une merveille de passe au pied pour ce diable de Regis qui aplatit entre les perches ! On s’affaire, on trouve un tee mais la botte fuit encore les perches. 10-0 pour les PP.

Encore un renvoi qui ramène les PP dans leur camp, dans les bras du 15 du jour, ce dernier feinte le renvoi au pied puis défie ardemment son vis à vis tel un troisième ligne centre … Sous pression, les PP commettent un en-avant et l’arrière reste au sol, protocole commotion et fin du match hélas. Nonette rentre pour allier ses courses et son altruisme à l’ami Regis qui prend le poste d’arrière. Solidaire et vaillants comme à leur habitude, les PP défendent, récupère la balle et se dégagent. Le match dans le match c’est souvent le duel des charnières, le 10 italien dégage mais ne trouve pas la touche, alors le concerto des gazelles continue son insoutenable crescendo et Eliot score un bel essai collectif ! Il capitano ne tremble pas, ne tremble plus, poteau du milieu 17-0.

Après la remise en jeu, les PP esquissent une baisse de régime, 2 fautes dans notre camp, pour autant la défense tient bon, les gros sont vaillants faces aux charges des rossi et Juloh gratte une belle munition. La balle arrive d’un trait dans les main du grand escroc désormais connu sous le nom de Jacques de Melun qui va aplatir sa course folle au milieu des perches. Transformation calibrée, 24-0.

Les Italiens se rebiffent, c’est en tous cas ce que laissent échapper leurs palabres et la force de leurs impacts. Acculés, les PP commettent des fautes dans leur 22, il faudra tout de même plusieurs minutes ballon en main face à la bravoure PP pour que nos adversaires reviennent d’une marque : 24-5 à la pause !

De retour sur le pré après une causerie déterminée, les rouges se mettent à la faute avec un ballon mort. Sur l’action suivante, l’apothéose, l’essai du weekend, le jeu à la toulousaine, 19/20 dans le Midol : une croisée, une redoublée, la classe des gazelles fait fondre les dernières neiges, on semble percevoir au loin un tintement de cuillers sur une bouteille, probablement le fier maestro de cet équipe qui exulte ! Le buteur ne sortira plus de son match 31-10.

La seconde période est plus équilibrée toutefois et les rossi viennent mettre à la faute les PP, fatalement ils enchainent les temps de jeu et reviennent à 31-10. Les transalpinos ne s’arrêtent pas là et poursuivent avec du jeu derrière, une transformation du buteur adverse et nous voilà à 31-17. Une réponse s’impose, les PP reviennent aux fondamentaux et sur une G parfaitement exécutée, Jacques de Melun vient crucifier son ancien club d’un doublé ! On continue avec le récital des avants avec une touche dans les 22 adverses. Parfaite captation de l’inoxydable N’alex, maul qui avance sereinement et notre exPPatrié et 8 du jour et par Demis les rosso prennent une marque de plus. 43-17.

L’ardeur du match commence à se faire sentir, on voit quelques fautes de main, Juloh fait un bien vilain en-avant en voulant ramasser une balle sans pratiquer l’art de la pelle. Il se fera pardonner une belle passe à hauteur plus tard pour planter la dernière banderille 50-17. Le match prend fin après une dernière charge du Presipanda, tout un symbole.

Victoire des PP, presque « too easy » diront certains supporters mi-tanniques mi-talien. Un match plaisant, couronné d’un sublime 4ème tiers-temps avec des chants et des échanges dignes des belles années Erasmus de certains. Un match, un succès qui restera un délice dans le calice de ce voyage ! Voyage dans lequel les parfums de tant d’autres plaisirs que je ne conterais pas ici seront encore célébrés et transmis avec les valeurs des PP. Merci, Bravo, Viva Piccoli Padri !

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