Depuis le 2ème siècle après le grand punaisé, ils étaient installés en Silésie, sur les rives de la Vistule. Barbares sanguinaires assoiffés de violence, ils prenaient plaisir, en guise de distraction dominicale, à attaquer les villages voisins, violaient les femmes et décapitaient les hommes. Ensuite, 2 doigts dans le nez et un dans la bouche, ils s’amusaient à lancer les têtes fraîchement désolidarisées du tronc sur les enfants dont ils avaient préalablement coupé les jambes pour éviter qu’ils s’enfuient. Ces monstres avaient inventé le bowling ! Comme quoi, on peut être barbare et avoir gardé une âme ludique d’enfant.
Au gré de leurs macabres pérégrinations, ces mastodontes aux muscles d’airain, aux mâchoires puissantes à force de croquer dans des cranes d’enfants et à la bave ressemblant à du jus de limace écrasée sur une départementale le 15 aout, finir par se sédentariser autour du 5ème siècle et s’installèrent dans le centre de la Gaule pour y fonder un royaume. Les Burgondes, puisque ce sont eux que nous évoquons ici, vivotaient somme toute en bonne entente avec leur voisins, la bande à Mérovée au nord et les Ostrogoths à l’est.

Par un bel après-midi de juillet, la fête des moissons battait son plein et comme la date coïncidait peu ou prou avec celle de la fête des voisins, les Ostrogoths avaient été chaleureusement conviés à festoyer et à participer à un grand concours de bowling. Les Wisigoths aussi avaient été invités, avec femmes et enfants, mais sans savoir qu’eux auraient à jouer le rôle des quilles et des boules. Bref, au beau milieu d’une partie serrée, c’est aux Ostrogoths de jouer. L’un d’entre eux, un certain Doudigoth, s’avance mais faute d’un nombre de doigts suffisant, ne peux saisir la tête, enfin, la boule, dans les règles. Alors sans réfléchir, il saisit la boule à deux mains, la colle sous son bras et court en avant pour défoncer les quilles, enfin, les enfants Wisigoths, vous suivez j’espère. Bref, c’est ainsi que le rugby naquit en Burgondie.

Quelques siècles plus tard, rien n’a changé hormis leur nom, ce n’est plus la Burgondie mais la Bourgogne. Cependant, sur le terrain, ce sont les descendants directs de ces brutes cruelles et sans pitié que l’équipe des Petits Pères doit affronter sur le pré bucolique de Coulanges-sur-Yonne.
Mais rembobinons le film et revenons quelques heures en arrière. Je débarque moi-même le samedi, peu après midi, au lieu de rassemblement, à savoir l’une des multiples propriétés que StefJack possède à Merry-sur-Yonne, charmante bourgade du sud de l’Yonne parsemée de maisons rustiques et séculaires ainsi que d’arbres majestueux aux branches desquelles les adolescents du coin préfèrent se pendre plutôt que de passer leur jeunesse dans un bled aussi paumé. Dans le jardin où trône une grande table digne d’un banquet de fin d’album d’Astérix, je m’attends à voir des joueurs concentrés sur leur préparation d’avant match, se restaurant religieusement du traditionnel jambon – pâtes. Que nenni ! Sur la table, la charcutaille s’impose en nombre et quantité, challengée ensuite par la taille des plateaux de fromage. Tout au long du repas, des plats emplis de demi-bœufs circulent à hue et à dia d’un bout à l’autre de la tablée bruyante et rigolarde. Manifestement, le bœuf saignant, c’est la version petitpèrienne du Red Bull. Le terroir et le naturel, il n’y a que ça de vrai. D’ailleurs, en parlant de terroir, de trop nombreuses régions viticoles étaient représentées sur la table.

Autour de cette assemblée guillerette qui ne renvoyait guère l’image d’une armée sportive à l’aube du combat, d’autres Petits Pères avaient une attitude bien différente. Certains gisaient dans l’herbe ou sur des transats avec l’énergie d’une méduse échouée sur une plage vendéenne, la brioche à l’air. D’autres baguenaudait dans le jardin, l’air hagard, avec le regard d’un veau avant l’équarrissage. Sûrement avaient-ils brouté trop d’herbe qui fait rire et la redescente était complexe à surmonter. Face à ce salmigondis de joueurs, je ne sais que penser. Est-ce en sachant que l’équipe adverse jouera son premier match à domicile que nos joueurs s’apprêtent à partir au combat la fleur au fusil et le repas du midi au portillon de sortie ? N’ont-ils pas retenu leurs cours d’histoire de 4ème sur les invasions barbares dans l’Empire Romain d’Occident ?

Soudain, un carillon au loin ! Il est quinze heures au clocher de l’église, dans le jardin les loques poétisent, une fille va sortir de la maison… en courant et en hurlant comme une foldingue. C’est la fille de StefJack, elle traverse en courant le jardin, puis le jardin du voisin, puis la forêt avoisinante et enfin la moitié du département. Non, elle n’a pas vu le loup malgré la meute de pipeaux à sacoches présente chez elle, elle a juste vu… Une abeille. Ah, c’est dure la vie de citadin qui s’installe à la campagne. StefJack profite de la diversion pour battre le rappel, c’est l’heure de partir au stade.
Sur le chemin, on s’arrête prendre possession du gîte qui nous abritera la nuit venue. On fait fissa le tour des lieux et chacun se choisit un lit le plus loin possible des ronfleurs dûment identifiés. Question standing, c’est à mi-chemin entre une suite au Georges V et un baraquement à Treblinka en 1943, avec de beaux dortoirs de 12 meublés des lits superposés accolés les uns aux autres. Par contre, le lendemain nous sortirons tous indemnes des douches.

Une fois arrivée au stade et après une heure en dilettante car StefJack avait un peu trop anticipé l’horaire, les joueurs entrent dans le vestiaire tandis que nos supporters, en nombre, commence un maul contre la buvette. On se change, on prend le maillot que nous a signifié la compo, on écoute le discours du capitaine qui pourrait, une fois de plus, se résumer à « A partir de dorénavant, on fait comme d’habitude » et on file s’échauffer sous le soleil… Oui, j’ai bien dit « sous le soleil ». Après un hiver long comme celui de Game of Throne, le soleil irradie la campagne, on a vraiment un bol de cocu pour ce déplacement… Ce que ne s’est sûrement pas dit Greg quand il a cramé son moteur sur l’autoroute en venant.
Forcément, tout en s’échauffant, on jette un regard de guingois sur l’équipe adverse. D’une part, c’est avéré, ils sont sacrément tankés, les gonz d’en face. Ce n’est guère étonnant dans cette contrée rurale ou chacun à une charolaise en guise d’animal de compagnie, ça forge le gabarit. De plus, il faut toujours avoir un sac Ikea avec soi pour ramasser les crottes quand elles chient sur les trottoirs, mais c’est ça aussi le charme de la campagne profonde. Par ailleurs, en plus d’être balèzes, ils sont nombreux. Très nombreux. Trop nombreux. Surtout que côté Petits Pères, nous n’aurons à leur opposer qu’une équipe avec un banc à 3 joueurs. Plus précisément 3 joueurs et 160 ans d’expérience avec Greg, Doud et Mézigue. Ça ne sent finalement pas si bon que ça, cette aventure en terre rugbystiquement béotienne….

C’est l’heure ! Le coup de sifflet retentit, le ballon s’élève, retombe, le premier maul se forme. L’heure du rugby a sonné. Côté Petits Pères, les gros dégrossissent, les demis ouvrent, les gazelles cavalent, c’est simple, propre, appliqué et rapidement nous nous retrouvons dans les 22 adverses car on nous a expliqué que l’herbe est plus verte là-bas. Et comme l’herbe y est effectivement bien verte, nous restons 20 bonnes minutes dans leurs 22 mètres. Le problème, c’est que notre domination est aussi stérile qu’une nana après une hystérectomie. Malgré toute nos bonnes intentions, la défense adverse couvre et glisse intelligemment, on ne trouve jamais le bon trou, ce qui participe forcément à une certaine stérilité. Quant au jeu d’avant, on contient plutôt efficacement leurs tentatives de relance adverse mais imaginer pouvoir les enfoncer sur plusieurs mètres relève de la pure utopie. Finalement, le seul fait marquant de cette première moitié de mi-temps est qu’au bout d’une dizaine de minutes, Demis demande à sortir, suite à un petit coup de moins bien. Je vous le dis, moi, s’installer en Drôme provençale, avec les p’tits oiseaux, les p’tites rivières, les p’tites montagnes, ça vous ramollit le bulbe, ça transforme un Mad Max douanier en Beatnik de fin soirée sans Juvamine. Contraint et forcé, je le remplace, ce qui, en toute honnêteté, ne change rien au problème. Nous continuons nos actions bien léchées mais aussi improductive qu’une FIV anale. Et forcément, à la fin, on l’a dans l’cul. Un contre, un placage manqué, un maul adverse et l’adversaire va à dame. Et transforme. 7 / 0. L’adversaire semble heureux et décide de doubler son plaisir en rejouant rapidement le même scénario. 14 / 0.

A notre décharge, ce sont les copains sur le bord du terrain qui nous ont expliqué que l’équipe adverse avait changé 6 ou 7 joueurs autour de la vingtième minute, en remplaçant des néophytes pas des joueurs avec plus de bagages, dans le rugby et dans les biscotos. Mais tout ça, je ne l’ai compris que plus tard. Tout ce que je vois, c’est que nous ne sommes menés que de deux essais, ce n’est rien, ça se remonte comme une jupette de collégienne. Alors à un moment ou la balle m’échoit, je me lance dans une percée rageuse comme à mes plus belles heures… du siècle dernier. J’accélère, je louvoie, je raffûte. Sauf que depuis que je me contente de courir dans les prés, je ressemble plus à Laura Ingalls qu’à Bakkies Botha, j’ai à peu près autant de masse musculaire qu’un yaourt nature périmé. Le type qui s’avançait vers moi ne bouge pas d’un millimètre sous la poussée de mon bras de guimauve, pose sa grosse paluche sur mon maillot au niveau de la poitrine, me retourne comme si j’étais une naine érythréenne dans les bras de Teddy Riner et s’écroule de tout son (gros) poids sur moi, mon corps alourdi du sien s’écrasant sur son poing. Le con, il m’a fisté la cage thoracique ! Et mon corps sous son corps, lourd comme un cheval mort, ne sais pas, ne sais plus s’il existe encore… Je sens immédiatement que mes côtes ont pris cher alors je m’absente poliment histoire de reprendre mes esprits, d’avaler un comprimé d’anti-douleur pour essayer de continuer et pour changer de chaussures car les miennes se sont étrangement retrouvé dans le même état que mes côtelettes. Quand je reviens sur le terrain, on m’informe négligemment qu’il y a désormais 21 à 0.

Peu avant la mi-temps, alors qu’on a un peu le moral dans des chaussettes qui ont passé une semaine dans le sac de Panda, la lumière viendra de notre capitaine. Sur une relance des PP, l’arbitre signale un avantage à jouer suite à un placage haut. Le jeu continue et dès que la balle arrive dans les main de Théo, il lance un grand coup de pied vers le coin droit du terrain. Sur son aile, Erwann, lancé comme une mobylette sous nitro, se retrouve sous la gonfle, la rattrape habilement et l’aplatit là où il faut. Essai, joie, espoir. Che transforme. Fierté, espoir en sus.

Puis c’est la mi-temps. Le coach cause car il n’a pas grand-chose d’autre à foutre. Il tente de remonter le moral des troupes en insistant sur les points positifs. C’est un métier de trouver des points positifs quand on est au fond du trou et que l’adversaire va chercher des pelles. Mais ça marche, on repart au combat le mors aux dents et les couilles en bandoulière. Durant un bon moment, le match est équilibré. Côté PP, on gère au mieux les quelques rotations que nous permet notre faible profondeur de banc tandis que côté Coulanges, ça change des demies-équipes toutes les 10 mn. A un moment, sur un rush rageur, notre Panda national se fait attraper, soulever, retourner et renvoyer plusieurs mettre en arrière. Mais le gaillard est gaillard, il se relève péniblement, sain et sauf hormis son amour-propre enfoui 2 mètres sous le gazon. Et à côté de nos gros qui font le job comme ils peuvent, nos arrières font des miracles en défense en ne laissant rien passer, en faisant tomber à tour de bras les gros bébés adverses lancés avec fougue. Que d’opiniâtreté, que d’abnégation, quel don de soi ! Et cette résilience est récompensée, les PP finissent par maquer un second essai sur un beau mouvement juste avant le water break. Ne me demandez qui a marqué, j’avais à ce moment-là le gueule sous le cul d’un adversaire. Je pense qu’il avait bouffé des tripes le midi. Par contre, j’ai dégagé mon tarin de sa raie juste à temps pour voir la transformation passer à côté.
Arrive donc le water break, la « pause fraîcheur » en bon français. Sauf que de la fraîcheur, nous n’en avons plus beaucoup. Ni sur le terrain, ni sur le banc de touche. Seuls nos supporters semblent au top de la forme et le font bruyamment savoir, merci à eux ! Quelqu’un essaie de positiver en rappelant qu’on est en train de gagner la seconde mi-temps… Mais on s’en fout du score de la mi-temps ! Moi, si je me fais enculer toute la nuit et qu’au petit matin j’ai enfin l’occasion d’enculer quelqu’un, j’aurai quand même mal au cul ! Et désolé, ce n’est pas très déconstruit comme discours mais au milieu d’un match de rugby, la déconstruction, je m’assois dessus. Enfin, non. Enfin, j’me comprends.

Rafraîchis, nous reprenons le jeu. Mais un nouveau coup dur s’abat sur nous. Sur un contact rugueux, le genou de Che fait un salto entre ses ligaments, notre arrière s’écroule, hurle comme un gosse wisigoth chez les Burgondes et sort. Le triumvirat de quinquagénaires avancés qui représentait le banc de touche étant déjà sur le terrain, il faut faire revenir des moins blessés. Tout ne va pas donc exactement pour le mieux dans le meilleur des mondes à ce moment-là pour les PP. Mais on y retourne, on n’a pas le choix. Notre chance c’est qu’en face, à force de changer des tas de joueurs à tout bout de champs, ils arrivent à se désorganiser eux-mêmes. Et je ne parle même pas de leur relation avec l’arbitre. Car si la première mi-temps fut arbitrée de main de maître par Rémi, le fils de StefJack, la seconde mi-temps le fut par un gars de chez eux qui le dit lui-même, « je ne sais pas arbitrer mais je m’y colle ». Premier constat, il avait raison. « Connais-toi toi-même, c’est le début de la sagesse ». Second constat, nous n’avons pas eu à subir un « arbitrage maison », il était moyen et dur à suivre avec tout le monde et le temps passant, de plus en plus intransigeant avec nos adversaires, au point de leur refuser un essai pour une raison qui restera obscure pour tout le monde. Donc de fil en aiguille, l’équipe de Coulanges était de plus en plus remontée contre l’arbitre, qui était en représailles de plus en plus tatillon avec eux. Au point de s’échanger des noms d’oiseaux inconnus des ornithologues et de presque en venir aux mains. Ça grogne, ça discute, ça s’invective, ça se dissipe et ce n’est même pas une surprise lorsque La moche en profite pour récupérer un ballon et filer à l’essai au bout d’une jolie course. Malheureusement, même si le nombre d’essais est identique, le score est de 21 à 19 pour eux à la faveur de leurs trois transformations réussies. Or le temps file…

Juste après la remise en jeu, l’équipe de Coulanges organise un maul, nous met sur le reculoir, leur demi-de-mêlée sort le ballon au bon moment, passe à leur ouvreur qui accélère, fixe son vis-vis et lance une belle sautée pour son second centre, laquelle atterrit… Dans les mains de La Moche qui avait anticipé l’action et nous gratifie d’une magnifique interception. Bon, si on veut être un peu pointilleux, on pourrait se demander pourquoi La Moche n’était pas dans le regroupement pour aider les copains… Mais pour être pragmatique, on avait juste envie de lui hurler « Cours, Forrest, cours !!! ». L’interception s’est faite sur la ligne de nos 40 mètres et Romain file en coin avec l’énergie du désespoir et sous les vociférations orgasmiques de nos supporters. Plus que 50 mètres, Plus que 30 mètres, plus que 10 mètres… la foulée se fait moins fluide, mais celle des adversaires à ses trousses également. Et finalement, il aplatit, exsangue mais béat, allongé de tout son long en terre promise comme après un coït conclu en beauté, rapidement enseveli sous les corps de ses partenaires qui, fait rare, se livrent à une célébration très footballistique.

La joie est ostensible et incommensurable mais il faut se remettre à l’ouvrage car le match n’est pas terminé. Et rapidement, la peur remplace la joie. Suite à une série de picks and go et de pénétrations dans l’axe pour gagner du terrain, l’équipe de Coulanges refait un maul à quelques mètres de notre ligne d’en-but. Le maul s’écroule malencontreusement. Pénalité à 7 mètres environ. Ils vont jouer à la main. Et on le sait, « il » va jouer à la main. « Il », c’est leur président, rentré en jeu pour les dix dernières minutes. C’est un monstre. Sa mère à du l’enfanter après une partouze avec des percherons et des taureaux de combat. Plus haut que moi, deux fois plus large que gros Fred au niveau des pectoraux (et 3 fois au niveau de la taille), des jambes comme des baobabs. On sent qu’il va prendre la balle et charger tout droit et nous, on est là, occis sur notre ligne, à se demander comment on va l’arrêter. Mais qu’est-ce que je fous là ? Sur le coup, je me dis que ça serait nettement moins dangereux d’ouvrir un bar gay à Téhéran… Quoi qu’il en soit, nos prévisions se vérifient. Le demi-de-mêlée joue la pénalité et passe le ballon au rhinocéros en crampon. Il est lancé, à 6 mètres de notre ligne. En défense, on se baisse, on plante nos crampons aussi profond que possible dans la terre meuble. Rhino-Boy avance, moins de 5 mètres nous sépare de l’impact désormais. Je pense à ma mère, à mon fils, à la petite blonde derrière la balustrade au niveau des 22 que j’aurais bien culbutée avant de mourir. Moins de 3 mètres avant le Big Bang. On se regarde une dernière fois avec Moustak’. Content de t’avoir connu. Dommage, normalement on a droit à un dernier verre et une dernière cigarette avant ces moments-là. Nous y sommes presque, la montagne en translation passe la balle sous son bras droit et tend son bras gauche pour ouvrir la digue rouge et verte…. Et dégueule la balle au sol comme une grosse bouse de charolaise sous diurétique. Leur président sera bien entendu gratifié de leur équivalent de la petite perle après le match mais sur l’instant, c’est juste la délivrance pour les PP. Il reste quelques secondes à jouer, La Moche aura même le temps de refaire une interception magique mais malheureusement, ses jambes ne sont plus du tout magiques à ce moment du match et il se fera reprendre. On s’en fout, c’était la dernière action, on a gagné. Putain, on a gagné !!!

On exulte, on se congratule, on félicite également les adversaires qui forment une équipe sympathique et courageuse. Et on fait même un tour d’honneur ! la presse annoncera le lendemain matin une affluence de 300 personnes. Personne n’a compté mais clairement, Les Petits Pères n’ont jamais joué devant autant de public, hormis à Tannanarive. Et le public applaudit à tout rompre, malgré la défaite de leur équipe de cœur. Sous les vivas de la foule en délire, on sourit et on bombe le torse. On sent bien qu’en voyant passer les héros du jour à moins de 3 mètres d’elles, les filles du coin envoient leurs ostéogènes à Disneyland. Ça fleure bons les phéromones champêtres et ça annule les fatigues accumulées. La soirée va pouvoir commencer ! Et en tenue de gala, s’il vous plait. En effet, le mot d’ordre avait été passé de revêtir sa plus belle chemise moche pour la soirée, et tout le monde ou presque s’est plié au jeu. Alors soit, prises individuellement, certaines chemises étaient dures à porter, ça allait de Magnum au gilet jaune en passant par le bûcheron déconstruit. Mais l’ensemble créait un magnifique camaïeux de couleurs criardes et collectivement, on était beaux à rendre un groupe de talibans homo.

La soirée se déroulera intégralement au bord du terrain où l’équipe de Coulanges avait mis les petits plats sous les grands barnums pour leur premier match à domicile. Une belle buvette, de la musique, des grillades et du fromage, de la foule en nombre, tout était réuni pour une belle soirée d’après-match. Tous les PP eurent même droit en cadeau à une bouteille de vin local… Que beaucoup ouvrirent derechef. Bref, du vin et des chansons, il y avait tout ce qu’il faut pour que les Petits Pères se sentent aussi à l’aise qu’un troupeau de porcs-épics au salon des acupuncteurs. D’ailleurs, la 3ème mi-temps fut remportée sans combattre par les PP, l’équipe adverse n’ayant pour l’instant aucun morceau à son répertoire. Voilà, ce fut une belle soirée, avec encore moult anecdotes mais ce qui se passe à Coulanges après minuit reste à Coulanges. Je peux juste dire que certains Petits Pères, que la pudeur et la discrétion m’interdisent de nommer, espéraient profiter de cette excursion champêtre pour entreprendre bibliquement de la paysanne accorte. Mais l’achalandage était restreint, et souvent en couple et à ma connaissance, personne n’a mis ses doigts dans la boîte de chocolat. Pourtant, en toute fin de soirée, les derniers PP présents furent abordés par une autochtone peu farouche. Mais en détaillant un peu la demoiselle défraîchie sous le clair de lune, on a vite compris que la dernière personne qui a dû mettre la main dans la culotte de la donzelle, c’était une ancienne gloire locale. Emile Louis.

Sur le week-end dans sa globalité, il y aurait mille choses à raconter, le chemin de croix des départs du vendredi, la première soirée, les transhumance nocturne d’Eliott avec son matelas, la très chouette dégustation de vin du dimanche, mais je n’ai pas que ça à foutre et surtout, il faut en laisser à raconter autour d’un verre pour les semaines à venir.
En tout cas, ce week-end, c’était un grand cru de l’histoire des Petits Pères et je pense que nous retournerons rapidement à Coulanges où nous sommes attendus. Et aussi un immense merci à StefJack pour toute l’organisation. Je ne suis pas certain qu’il ait bien ressenti l’affection qu’on lui porte car ce gas, il y a 15 ans on l’appelait Charles Bronson et durant le week-end il fut affublé du sobriquet de passe-partout. L’ascenseur social est redescendu. Mis Stef, on t’aime.
Et bim, la guerre.

Partagez cet article :